INTERVIEW
David Gruson
Délégué Général de la FHF
La mise en place des GHT participe à un mouvement plus large de regroupement des acteurs de santé sur une base territoriale, comment analysez-vous ce mouvement et comment appréhendez-vous la place des GHT ?
Le déploiement des Groupements hospitaliers de territoire répond à la proposition ancienne de la FHF de permettre le déploiement d une «stratégie de groupe publique». La loi de sante de 2016, à la suite des préconisations de la mission HUBERT-MARTINEAU, a donné une concrétisation opérationnelle à cette idee. Les acteurs hospitaliers – a qui je veux rendre hommage – se sont mobilisés en un temps tres contraint pour engager effectivement cette recomposition majeure. La plateforme présidentielle de la FHF rendue publique au mois de février dernier a porté cette ambition à un niveau plus global et ouvert en l’ancrant dans la notion de responsabilité territoriale et populationnelle en santé.
Comment voyez-vous la collaboration publique privée et la collaboration avec le monde libéral ?
La plateforme dont je parlais a été tres nette sur ce point : nous souhaitons que la médecine de Ville soit systematiquement associée aux Groupements mais en laissant les acteurs de terrain libres de définir les modalités de cette association.
Plus largement, nous encourageons les Groupements à s’ouvrir sur les autres acteurs de l’offre soins, notamment en diffusant des modèles types supplétifs d’accords de partenariat mis au point avec les représentants du secteur privé.
Pour autant, cette volonté déterminée d’ouverture sur l’ensemble des acteurs de la santé a l’échelle d’un territoire ne doit pas faire méconnaître la nécessité de l’objectif de recomposition de l’offre de soins publique en tant que telle. D’ou notre demande résolue de stabilité législative et réglementaire pour donner de la constance au dispositif. Je me félicite que le ministère vienne de prendre position en ce sens.
Comment intégrer le social et le médico-social dans les GHT ?
C’est un enjeu absolument essentiel pour dépasser les effets de fracture entre sanitaire et medico social dans les parcours de prise en charge des patients.
Les modalités d’engagement du secteur medico social dans les Groupements (adhésion mais aussi formes de partenariats contractuels plus souples) sont d’ores et déjà plus nombreuses et diversifiées qu’attendues. Il faut respecter cette diversité et cette souplesse mais il faut aller nettement plus loin dans les incitations positives à l’engagement des acteurs du secteur médico-social dans cette nouvelle territorialité. Ce sera l’un des thèmes majeurs de l’université d’été de la FHF de début septembre.
