Dominique Bussereau
Président de l’Assemblée des Départements de France & Président de la Charente-Maritime
Le Département est l’échelon de l’action sociale et des solidarités. Enfance, handicap, précarité, grand âge, sont autant de domaines dans lesquels les conseils départementaux sont à la manœuvre. La crise sanitaire le révèle et les citoyens savent se tourner vers leurs élus départementaux.
L’Action sociale des armées et tout l’écosystème qui s’y rattache est performant, en pleine expansion, mais encore – et c’est logique – assez centralisé. Il me semble que l’action des échelons déconcentrés pourrait s’enrichir, en plus des liens verticaux qui le relient à l’échelon central, de liens horizontaux qui confortent leur action territoriale.
Ce constat est partagé et les derniers contacts que nous avons noués laissent apparaître un consensus : il existe des convergences naturelles qui ne demandent qu’à être exploitées. Certaines ont été concrètement identifiées et par exemple des discussions réunissent d’ores et déjà le ministère des Armées et la Fédération nationale des centres de gestion (FNCDG) pour faciliter l’accès à l’emploi de militaires reconvertis, ou de leurs familles, au sein des collectivités territoriales.
Les armées ont beaucoup investi le champ de la reconstruction des blessés par le sport1. Les Départements pleinement engagés dans le domaine des sports peuvent là encore explorer des pistes de partenariat, et il en existe encore bien d’autres.
La territorialisation de la Protection sociale, si l’on peut s’exprimer ainsi, apparaît comme une évidence car les publics concernés sont répartis sur l’ensemble du territoire, sans toujours bénéficier d’un ancrage territorial fort. Il s’agit des personnels de la Défense eux-mêmes, de leurs conjoints et parfois des familles de ceux qui se sont sacrifiés ; la plupart sont soumis à une forte mobilité ou sont installés dans un environnement dont ils ne sont pas originaires. L’action des collectivités et en particulier des Départements peut permettre de conforter leur intégration. Par ailleurs, le développement constant de la prise en compte des ayants droit élargit le champ des coopérations possibles à la fois en termes de volume et de nature des actions à conduire.
La Protection sociale ne se limite pas au travail, déjà remarquable en ce qui concerne la communauté de Défense, des institutions. Nombre d’associations y concourent et malgré l’excellente intégration dont elles bénéficient, toutes ne disposent pas des mêmes relais territoriaux. Je suis convaincu que nous avons quelque chose à apporter. L’assemblée des Départements de France et l’association « Solidarité Défense » présidée par mon ami, le sénateur Jean-Marie Bockel, sont par exemple entrées en contact récemment, dans cet esprit. Il est trop tôt pour entrer dans les détails, mais nous voulons coopérer. Nous tissons dans le même esprit des liens avec l’Office national des anciens combattants (ONAC), et sommes partenaires du Souvenir français.
La Nation tout entière est concernée par l’accompagnement de ceux qui la défendent. Les associations nationales d’élus sont pleinement dans leur rôle quand elles facilitent l’échange entre les organes centraux et les territoires. Je salue chaleureusement tous les acteurs de la Protection sociale de la communauté de Défense, et les assure de la solidarité des collectivités territoriales que sont les Départements.
1 Le sport est un domaine de compétence partagée entre les différents types de collectivités territoriales.